UFC-Que Choisir de Maine et Loire

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Echos de l’assemblée générale de Que Choisir tenue à HYERES les 9 et 10 octobre 2021

Cette assemblée générale a été marquée en tout début par le drame de la disparition brutale de Thierry DUQUEROY, directeur marketing de l’UFC-Que Choisir depuis 1998. Alain BAZOT a fait part le samedi matin, à l’ouverture de l’AG, de l’immense tristesse des salariés ainsi que de tous ceux qui avaient côtoyés Thierry DUQUEROY, rappelant son rôle éminent dans le développement tant du journal papier que du site numérique, et – au-delà de sa fonction – soulignant sa très grande vitalité, et son extrême prévenance aux autres.

Notre AL  y était représentée par trois délégués : Yannick GRELLARD, Patrice CASSAGNE et Michel PICHON.

 

Les points saillants de cette assemblée générale

 

  • Des rapports d’activité et financier 2020 qui témoignent de la bonne santé de la fédération

Année marquée pourtant par la pandémie COVID 19 et ses conséquences. Mais en dépit des bouleversements occasionnés, (réunions en visio, augmentation du nombre de litiges en ligne, mais ralentissement d’autres activités, tels que les rendez-vous conso ou les rencontres en présentiel), 2020 a été globalement une bonne année pour notre association :

  1. Un nombre d’adhérents en 2020 qui s’élève au total à 133.105 contre 138.116 en 2019, (-3,63 %). A noter pour le Maine et Loire une évolution contraire : 1.731 adhérents en 2020 contre 1.692 en 2019, (+ 2,30 %).
  2. En dépit des 5 mois de confinement et des contraintes de la crise sanitaire, notre association a continué avec efficacité à se faire entendre et à défendre la cause des consommateurs au niveau fédéral, alors même que le maintien des actions a été plus difficile au niveau des associations locales, avec le retrait obligé de nombre de bénévoles.
  3. A tous les niveaux, nous avons su nous adapter dans nos activités de défense du consommateur grâce à la généralisation de l’usage des outils de visio et de traitement des litiges en ligne.
  4. L’activité éditoriale de la Fédération a continué de se développer : en 2020 : la diffusion mensuelle de la revue Que Choisir a été en moyenne de 406.060 numéros, (+ 2,9 % par rapport à 2019), tandis que le nombre d’abonnés à Que Choisir.org, (212.635 en 2020), a augmenté de 21 % par rapport à 2019.
  5. Enfin, pour la 9ème fois consécutivement, l’année 2020 s’achève par un excédent, facilité par « l’effet ciseau » d’une diminution de nos dépenses courantes à cause des cinq mois de confinement avec en contrepoint une augmentation des recettes grâce à la forte augmentation des abonnements Web.

 

  • La pertinence du projet associatif de Que Choisir a été renforcé par les conséquences de la crise sanitaire

Pour rappel, les trois axes fondateurs de ce projet sont :

  1. Une consommation sobre.
  2. Une consommation plus juste
  3. Une consommation responsable

Avec une prédominance de plus en plus marquée des préoccupations environnementales.

 

  • Un point de vigilance cependant : la stagnation du nombre de nos adhérents accompagnée d’un vieillissement global

Ce constat est fait tant pour nos adhérents aux associations locales que pour les abonnés à la revue Que Choisir, qui se renouvellent peu et vieillissent.

En effet, aussi bien les administrateurs fédéraux que les représentants des AL ont parfaitement conscience du double risque :

  1. D’une concurrence – déjà existante – sur le créneau de la défense des consommateurs avec de nouvelles aspirations et exigences, (sur l’environnement par exemple), qui bousculent notre approche traditionnelle plus adaptée à un public « senior » qu’aux générations actives ou aux jeunes.
  2. De la généralisation d’outils de recherche, (Google), ou de communication, (réseaux sociaux, rendant obsolètes certains de nos outils de communication, le journal papier par exemple, certes toujours nécessaire mais intéressant surtout les plus de 65 ans

L’enjeu de ces prochaines années est donc d’intéresser de nouvelles catégories d’adhérents et d’abonnés, encore dans la vie active. A cet égard, l’abonnement WEB constitue un bon outil. Et la mise en place en 2021 d’une « adhésion sympathisant » se voulait être un vecteur d’élargissement et de rajeunissement de notre public. Il est encore trop tôt pour tirer un enseignement de cette nouvelle formule d’adhésion, (au 10 octobre il y avait 4.000 personnes adhérentes par ce biais).

Cela a constitué un thème de réflexion itératif de cette assemblée générale, ainsi que des échanges hors Assemblé Générale

 

  • Deux approches extérieures à notre association, proposant de nouvelles stratégies 

Comme souvent dans ce type d’instances, ce sont des réunions « périphériques » à l’Assemblée Générale qui ont apporté du contenu et de la réflexion sur le devenir de notre mouvement.

 

  1. L’atelier Mobilisation Citoyenne, (avec l’agence RUP) 

La Fédération a missionné l’Agence « Relations d’Utilité Publique », (RUP, agence de communication coopérative qui travaille beaucoup avec le milieu associatif sur les bases suivantes :

« Depuis notre création il y a 15 ans, nous revendiquons de faire de la communication au service des associations, fondations, entreprises et acteurs publics sincèrement engagés en faveur de transformations sociales et environnementales. Nous affirmons qu’il est urgent de dépasser la société de consommation pour accéder à une société du bien vivre. Nous déplorons donc certaines communications soi-disant responsables qui ne veulent en fait rien changer en profondeur. Or l’époque a besoin d’engagements authentiques car le temps nous est compté. »

Cette agence travaille donc, (depuis quelques semaines), en lien avec une dizaine d’AL volontaires pour en premier lieu établir un diagnostic de nos modes de fonctionnement en matière de communication, pour proposer ensuite des axes d’évolution nous permettant à la fois d’intéresser un nouveau public plus jeune, plus dans la vie active, tout en faisant évoluer notre « modèle socio-économique » par une plus grande présence sur les réseaux sociaux et dans la vie publique grâce à un renouvèlement de nos thèmes et de nos méthodes d’action.

L’atelier animé par deux personnes de cette agence le samedi 9 octobre a « réveillé » les participants, même si pour certains une telle remise en question était difficile à comprendre et à accepter.

Il nous faut maintenant attendre les conclusions à tirer de ce travail piloté par la Fédération.

Pour les curieux, voici le lien conduisant au site de ce prestataire : https://lagencerup.fr

 

2. L’intervention de Philippe MOATI, co-fondateur de l’ObSoCo, Professeur d’économie à l’Université de PARIS-DIDEROT) 

Ce professeur spécialisé sur les « nouveaux modèles de consommation » nous a fait un « cours magistral » passionnant resituant l’action de Que Choisir dans l’histoire économique récente et pointant également les thèmes sur lesquels notre association devra s’adapter et évoluer pour répondre aux nouveaux besoins des consommateurs liés à l’apparition et au développement de nouveaux modèles de consommation, (le e-commerce particulièrement).

L’ObSoCo, (Observatoire Société et Consommation), se définit ainsi :

« Une société d’études et de conseil en stratégie née en 2011 de la conviction que nous sommes en train de vivre une période de transformation profonde du modèle de développement des sociétés occidentales. Le modèle de consommation est en mutation et l’architecture des marchés de consommation en cours de redéfinition. L’ensemble des acteurs économiques et institutionnels doivent aujourd’hui repenser la façon dont ils se positionnent et créent de la valeur pour satisfaire le consommateur et le citoyen. Une tâche qui exige de remettre en cause ses visions du monde et de renouveler les concepts et grilles de lecture afin de donner sens aux mutations de la société et de la consommation pour mieux s’y adapter. »

Toujours pour les curieux, voici le lien conduisant au site de cette société : https://lobsoco.com

D’une certaine façon, aussi bien Philipe MOATI que les deux intervenants de l’agence RUP ont voulu nous prévenir que nous ne devions plus raisonner ni travailler selon « le monde d’avant » si nous voulions continuer à exister et influer. Et cela nous est possible pour peu que nous nous renouvelions tout en préservant les objectifs de nos associations, qui sont encore très solidement reconnus et respectés.